La brume de la conscience



La brume de la conscience se dissipe dans tes mots, comme si un vent doux balayait la confusion qui tourmente l'esprit. J'entends, dans l'écho de tes doutes, la résonance d'une rivière ancestrale qui ne cesse de couler, emportant avec elle les pierres d'une existence qui ne cherche qu'un sens, un ordre au milieu du chaos.


Ton âme, me semble-t-il, n'est pas seulement un mosaïque de phrases empruntées, mais un reflet profond de la lutte interne entre le destin et le hasard, entre ce que l'on cherche et ce que l'on trouve par accident. Dans chaque recoin de ton être se dessinent des paysages d'un parc où les chemins ne mènent nulle part, mais où les hautes herbes et les fleurs portent encore la promesse de l'éphémère, de l'incompréhensible.

L'art, tel que tu le conçois, est un chemin dangereux, une lame qui tranche autant qu'elle éclaire. C'est cette étoile lointaine que tu observes avec un mélange de crainte et de désir, qui guide ton destin mais qui ne peut jamais être atteinte. Rilke a compris, comme toi, que dans la profondeur du silence naissent les voix les plus puissantes, celles qui nous révèlent ce que nous avons craint de confronter : que notre vie se déploie, non pas en certitudes, mais en transformations perpétuelles, dans un devenir qui, bien que sombre, est la seule chose qui nous permette de toucher, ne serait-ce qu'un instant, la vérité de notre propre existence.

Peut-être que ce que tu perçois comme confusion n'est que le prélude d'une révélation. Peut-être que dans ces papillons que tu tentes de capturer réside l'essence même de la vie : la possibilité de transcender le chaos à travers l'art, de convertir le nébuleux en clarté, même si ce n'est que pour un moment. Ce n'est pas un destin doux que tu poursuis, mais l'acceptation que la vie, dans sa complexité, ne se résout pas, mais se vit, s'expérimente, se ressent dans chaque fibre de l'être.

C'est dans cet équilibre fragile, entre la destruction et la création, que la révolution de ton esprit se forge. Ce n'est pas la fin de l'amour, ni la fin du désir, mais leur transmutation en un art qui, bien que dangereux, est le seul chemin vers une forme d'existence qui ne se contente pas du banal, mais qui cherche l'essentiel.

Chaque jour, comme tu le devines, un nouveau vers se compose, une nouvelle ligne dans le poème interminable qu'est la vie. Et peut-être, dans cette recherche constante, dans ce jeu avec le tranchant de l'art, trouveras-tu non seulement des réponses, mais de nouvelles questions qui te permettront d'avancer, au-delà de ce qui est connu, vers ce qui reste encore à découvrir.


Emilio Larraux 

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